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    Technique de pêche
 

Pêche à la Verticale
Quelle couleur choisir ?

Le choix du leurre est l'un des élements essentiels de la verticale. C'est souvent là que tout se joue.

Ce choix, souvent délicat et subtil, nous est dicté par le poisson et ses réactions, mais obéit tout de même à quelques règles.

Plutôt qu'une longue théorie, voici un récit que j'ai posté sur le forum "Powerticale", et qui a partir d'un exemple parmi 100 autres illustre l'importance du bon choix et de la bonne couleur.

 

couleur des shadsPour le choix d'un leurre, je pense qu'il y a 3 grands critères à prendre en compte :

- couleur
- taille (longueur et silhouette)
- action (nage, comportement)

Souvent un de ces critères prend plus d'importance que les autres pour le poisson, et ce n'est pas toujours le même.

Donc il faut tâtonner jusqu'à trouver ce qui marche. Cela suppose de changer souvent de leurres tant qu'on n'a pas trouvé, et d'être très attentif, en cas de touche, à essayer de deviner ce qui l'a provoquée.


Tout ça pour dire qu'il n'y a pas que la couleur qui importe...

Pour moi il y a 4 grandes familles de couleurs : clair, foncé, naturel et "pétard".
Par "pétard", je comprends aussi bien les couleurs fluo que les contrastes violent (rouge et blanc par exemple). Si on prend comme exemple les leurres souples de la photo ci-dessus (qui bien entendu ne repésente qu'un échantillon des toutes les couleurs possibles) :

- Clair : 2, 3, 6, 7 et 10

- Foncé : 1, 4, 5, 8, 9, 11 et 12

- Naturel : 1, 2, 3, 4, 9, 11 et 12

- Pétard : 5, 6, 7, 8 et 10


le fameux shad chartreuseQuant on tâtonne pour essayer de trouver la bonne couleur, éviter d'essayer 5 couleurs claires les unes après les autres. Essayer plutôt ces quatre grandes famille, ça permet de dégrossir plus vite.

Il est également intéressant de varier non seulement les couleurs mais aussi les tailles et les action, de façon à mener plusieurs essais simultanément. Dés qu'on commence à avoir des touches, on affine pour essayer de trouver quel est le paramètre qui joue (couleur/taille/action).

Par exemple si c'est la couleur, un shad blanc marchera, mais un finess blanc donnera peut être de meilleurs résultats, etc. On peut estimer qu'on a vraiment trouvé une bonne solution (il y en a souvent plusieurs) quand les touches se succèdent régulièrement et sont franches. Mais revenons au choix de la couleur.

En théorie :

- Eau claire : couleurs naturelles
- Eau teintée : pétard

Clair ou foncé, ça c'est le poisson qui décide.

La couleur la plus polyvalente est à mon avis le blanc, qui passe bien dans la plupart des eaux.
Le chartreuse et le Fire Tiger sont également de grands classiques pour le sandre. En fait si je devais choisir seulement deux couleurs ce serait celles-là, je trouve que ce sont les plus régulières.

Le marron (dans toutes ses variantes) est parfois très bon, mais moins régulier je trouve. Mais ce serait mon troisième choix. Mais bien entendu chaque pêcheur à ses préférences et ses couleurs de confiance.
Les couleurs foncées sont parfois les seules qui marchent, donc il faut en avoir (noir, violet foncé par exemple).

La plupart d'entre nous ont 10 fois plus de shads qu'il n'en faudrait, parce qu'on croit tous plus ou moins au leurre miracle.

Mais aussi parce qu'il nous est tous arriver de prendre une rouste par un pote qui avait LE bon leurre du jour, qu'on n'avait pas. Et en général la première chose qu'on fait ensuite c'est d'aller en acheter, d'autant que ce sont des leurres relativement économiques par rapport aux leurres durs.

Au bout de quelques années on se retrouve avec des pleins cartons de leurres souples juste pour la verticale...
Mais en réalité, je pense qu'avec 4-5 modèles de LS en 4-5 couleurs chacun et 2-3 tailles, on fait face à la plupart des situations.

Mais si je fais le calcul, ça fait déjà entre 32 et 75 modèles, à avoir en quelques exemplaires... pas étonnant que les verticaliers aient du mal à déjauger smile

Démonstration par l'exemple

Pour exposer mon point de vue je vais prendre pour exemple une sortie réelle, qui est caractéristique parce qu'il m'a fallu presque une demi-journée pour trouver une solution. Parfois ça va beaucoup plus vite, parfois on ne trouve aucune solution.

En attaquant la pêche j'ai demandé à Vinh (Fressanges) ce qu'il me conseillait comme couleur pour ce lac qu'il connaît bien mieux que moi. Pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple ?

"Plutôt naturel, le pétard ne marche pas très bien ici".

Big hammer 6 poucesJe monte un Big Hammer 6 pouces dans les tons marron.
Marron parce que c'est une couleur naturelle que j'aime bien et qui colle avec celle de l'eau (je crois en la théorie selon laquelle c'est une bonne idée de mettre un leurre de la même tonalité que celle de l'eau où l'on pêche)

6 pouce parce qu'en hiver, par défaut, un gros leurre est préférable, sur le papier en tout cas (théorie du rapport dépense d'énergie/apport calorique).


1/4 d'heure s'écoule, pas de touche. Puis Vinh prend un sandre de 40, qui n'a pas fait de touche, sur shad à dominante claire. Premier indice : je change aussitôt pour un shad AMS dos marron flancs et ventre crème. Pas de résultats.

Vinh, qui est au sondeur, m'annonce régulièrement quand nous passons sur du fish. C'est important car si on passe sur plusieurs beaux échos sans avoir de touche, on peut en conclure qu'on n'a pas le bon leurre, donc il faut en changer. Qu'il prenne ou qu'il refuse, c'est le poisson qui répond à nos questions.

J'ai deux cannes montées avec des LS et grammages différents, ce qui me permet d'alterner rapidement dans l'espoir de trouver plus vite la bonne réponse.

J'essaie successivement plusieurs modèles en variant formes et couleurs, y compris du pétard au cas où, mais sans aucun succès. Il est 13h30 et pas une touche, il est temps de faire le point.

Squeed DelalandeJe fouille mes boites à leurres souples en récapitulant ce que j'ai essayé, et en essayant de me remémorer ce qui m'a réussi par le passé dans des conditions similaires (eau très froide et sans plancton).
J'opte pour un Squeel Delalande blanc pur (ancien modèle), que j'avais délaissé car cette année il ne m'a pas rapporté grand chose, mais l'hiver 2006 il avait donné de très bons résultats.

5 minutes après j'ai une touche franche, mais je décroche le poisson. C'est encourageant mais pas probant, en tout cas ça nous donne une info sur la possible bonne profondeur : 14 m.

Je continue en alternant avec l'autre canne. 30 minutes plus tard Vinh annonce 3 poissons bien décollés, et je prends une belle touche, toujours sur le Squeel blanc, dans 12 m. C'est un sandre d'environ 65, qui a tout avalé.

Deux touches et un engamage profond un jour où la pêdche est difficile, c'est plus qu'il n'en faut pour dire qu'on a trouvé un gros morceau de la solution. Vinh continue la prospection dans les 12-14 m. Je prends une nouvelle touche mais inferrable. Puis encore une, un petit sandre de 40 piqué par le bout des lèvres sur le triple de queue.

Deux touches dont une manquée et une « piqué fin », c'est le signe que quelques chose cloche. Mais en même temps c'est le signe que je suis dans le vrai, puisque Vinh avec son shad n'a pas d'attaques. Donc un détail doit être modifié. Je change de tête plombée pour une 21 g. Les 28 g que j'avais sont de toute façon trop lourds pour 12 m.

sandreGros passage à vide de 3/4 d'heure. Nous arrivons sur un poste régulier, une cassure de 11 à 13 m que nous prenons à rebrousse poil (du plus profond vers le moins profond).
Quelques mètres avant la cassure Vinh annonce "beaux échos décollés et empilés" (souvent synonyme de banc de belles perches ou sandres se tenant à des profondeurs différentes). Je décolle mon Cajun Squeel et le laisse "flotter" (nettement plus facile avec 21 g).

Touche franche, sandre de 77 qui a lui aussi bien engamé. Je ne me pose plus de question sur le choix du leurre. Un peu plus tard je prends un pin's de 30 qui a pris mon leurre en suspension sans que je sente la moindre touche.

Vinh essaie plusieurs leurres dans les tons blancs, mais il n'a pas de blanc pur, une couleur dans laquelle il ne croit pas trop. Je lui ai proposé depuis longtemps un Squeel, mais il a sa fierté et je le comprends. Il rajoute un second sandre de 40 en dead sticking (canne inerte dans le repose canne), sur un shad blanc crème. puis rate un troisième poisson 1/2 heure avant la nuit.

Voilà en gros un exemple de journée "verticale" où le choix du leurre se révèle à la fois difficile et important (parfois tout fait ventre mais c'est plutôt l'exception que la règle).

Ce que j'en retiens :

1/ Changer fréquemment de leurre est la base de cette technique en cas d'échec.

2/ Sous-estimer l'importance du choix de leurre (couleur, taille, forme) est une grossière erreur. Il y a trop de preuves de cette importance pour laisser de la place au doute.

3/ Le sondeur est un allié dans ce choix, en signalant les refus.

- Si l'on passe sur plusieurs beaux échos sans avoir de touche (j'entends par beaux = probables carnassiers ), il faut changer pour quelque chose de franchement différent.

- En cas de montée et redescente immédiate (refus caractérisé) : changement de leurre automatique, mais en gardant à l'esprit que si le poisson est monté c'est que quelque chose dans le leurre l'a sans doute fait réagir.

- En cas de montée et poisson suiveur mais qui n'attaque pas : probable qu'il y a quelque chose à garder dans le choix du leurre et qu'on n'est plus très loin de la vérité.

4/ Plusieurs touches ratées ou poisson mal piqué : on a quasiment trouvé la solution, il manque juste un réglage (grammage, taille, animation, touche de couleur, etc.)

De la théorie à la pratique

Bien sûr tout cela reste théorique. Certains jours on enchaîne les refus ou touches manquées sans trouver de remède. Si on trouvait à chaque fois ce ne serait plus de la pêche mais de la physique.

Mais cet exemple de sortie, que n'importe quel verticalier a vécu des dizaine de fois, montre que loin d'être la pêche inerte et sans attrait que l'on décrit parfois, la verticale est une véritable école de gamberge.

Si l'on ne se pose pas de question, ou si l'on agit sans réflexion, on rate sa pêche plus souvent qu'on ne la réussit (ou qu'on ne la sauve, ce qui parfois est déjà un résultat enviable).

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