Technique de pêche
 

Pêche à la Verticale :
Quelle canne choisir ?

Cette technique demande une canne spécifique, notamment de faible longueur. Mais nous allons voir que, contrairement à une idée reçue, de nombreux modèles peuvent convenir, et qu'il n'y a que l'embarras du choix.

La longueur

Légende photo : Gros bateau mais petite canne :
la longueur est inutile en pêche verticale
Samir Kerdjou Ranger
La longueur la plus utilisée se situe autour de 1,80 m (6 pieds).

La raison pour laquelle il faut une canne aussi courte est simple : la longueur ne sert strictement à rien pour cette technique où l’on ne lance pas et où l’animation se fait sous la canne.
Une longueur trop importante diminue la manœuvrabilité et crée un déséquilibre qui à la longue provoque des douleurs dans le bras et le poignet.

C’est donc avant tout une question de confort, mais aussi d’efficacité : il est plus facile avec une canne courte d’imprimer au leurre des animations subtiles de l’ordre parfois du centimètre, ou encore des secousses sèches de faible amplitude.
La longueur maximale que l’on puisse employer sans inconvénient se situe autour de 2,10 m, et pour certaines pêches verticales de gros poissons (je pense en particulier au silure), cela permet parfois d’avoir plus de flexibilité pour amortir les coups de tête puissant lors du combat.

Mais pour le sandre et le brochet, je le répète, 1,80 ou 1,90 m est parfait.

La puissance

Étant donné que l’on est parfois amené à toucher de très beaux poissons avec cette technique, la canne doit posséder une réserve de puissance suffisante, mais il ne faut pas être obsédé par ce critère, et ne pas tomber dans l’excès, une canne trop puissante ayant généralement une action désagréable.

D’ailleurs l’expérience prouve largement que pour un sandre et un brochet de taille moyenne et même de belle taille, la plupart des cannes de puissance medium (7-20 g) à medium heavy (10-30 g) font parfaitement l’affaire. Le cas du silure est à part, et je n’en parlerais pas ici, ce sera l’objet d’articles spécifiques.

Ces indications de puissance sont surtout destinées à nous guider lors de l’achat, car dans la pratique le verticalier est très souvent amené à dépasser la puissance donnée par le fabricant.

Par exemple, un shad de 15 cm monté sur une tête plombée de 24 g pèse au total allègrement plus de 50 g. Mais comme on ne lance pas, et qu’une fois dans l’eau le shad ne pèse plus rien (densité quasi neutre), une canne medium heavy fait parfaitement l’affaire.

L’action

Là aussi nous disposons d’une certaine latitude de choix, car la verticale n’est pas très exigeante en matière d’action. Il faut bien entendu éviter les canne molles qui n’ont pas de nerf, et absorbent les animations et les ferrages au lieu de les transmettre.

Les cannes très raides (style mort manié) sont très appréciées des pêcheurs français, en verticale comme pour d’autres techniques. Il est vrai qu’elles transmettent parfaitement les sensations les plus discrètes et permettent des ferrages très (trop ?) efficaces.

verticale : action de la canne Mon sentiment est que l’on n’a pas vraiment besoin de ce type d’action en verticale.
Je m’explique : on a en permanence la tresse tendue comme une corde de guitare, on pêche quasiment sous la canne, sans mou dans la bannière, donc rien n’interfère avec la transmission des sensations.

Le moindre grattouillis est parfaitement ressenti, et les ferrages sont forcément efficace puisque la ligne est très tendue et dépourvue d’élasticité. Une canne très raide n’offre donc pas d’avantage déterminant.

En revanche elle présente quelques inconvénients : sa forte conicité et un scion de diamètre plus important la rendent plus lourde, ou alors c’est qu’elle sera cassante (une canne très raide et légère possède un blank de faible épaisseur).

Les risques de décrochages des poissons « piqués fins » augmentent de façon importante avec une canne très rigide, or des poissons piqués fins c’est très fréquent en verticale puisque l’on s’adresse à des sandres peu agressifs.

Enfin les animations risquent d’être un peu trop sèches avec ce type de canne si l’on n’y prend pas garde.

Bref, même si c’est aussi une affaire de goût, je ne recommande pas l’achat d’une « trique » pour la verticale.

Les cannes que j’utilise et recommande pour une utilisation « standard » ont des actions de pointe, à savoir que le scion reste relativement flexible et plie sur une animation un peu vive, la réserve de puissance pour les ferrages et les combats se situant sur le deuxième tiers (en partant du talon) ou le milieu du blank.
Ce type d’action est très répandu, c’est l’action type de toute canne à lancer un peu sensible de la pointe. Autrement dit la majorité des cannes courtes et pas trop souples de puissance M ou MH peuvent être employées, même si l’idéal et le plus polyvalent reste à mon avis une « MH moins » (10-25 g environ) d’action de pointe.

Après, il y a une affaire de goûts personnels, je connais de très bons verticaliers qui ne jurent que par les cannes plutôt souples et d’autres qui préfèrent une canne plutôt raide. Ce qui est sûr, c’est que l’on n’est pas obligé de payer très cher pour avoir une bonne verticalière.

Spinning ou casting ?

Cette question peut paraître provocante, car de tout temps la verticale a été associée à des cannes spinning. Mais pour avoir pratiquer les deux méthodes, je peux garantir qu’un ensemble casting est parfaitement adapté à cette technique, à condition d’avoir un moulinet « profil bas » (low profile) qui ne fatigue pas la main.

Légende photo : un ensemble casting est parfaitement adapté à la Verticale.Verticale et matériel casting
L’avantage du casting est qu’il suffit d’appuyer du pouce sur le bouton de débrayage pour donner du fil, ce qui permet de réagir très facilement à une augmentation de la profondeur.

Si en plus on a la chance de posséder un moulinet avec la fonction « flipping », ce n’est que du bonheur car une fois celle-ci enclenchée il suffit d’appuyer sur le poussoir pour donner du fil et de le relâcher pour embrayer (au lieu de tourner la manivelle comme avec un moulinet casting classique).

On peut donc pêcher d’une seule main, ce qui est un vrai plus lorsque, comme c’est mon cas, on utilise un moteur électrique à commande manuelle. On peut alors contrôler la barque de la main gauche et pêcher de la main droite.

Ceci étant dit, tout ce qui précède ne vise pas à essayer de vous convertir au casting, et encore moins à dire que le casting est préférable.

Le spinning reste une excellente option, mais je voulais juste signaler que ce n’est pas la seule.

Quelques références

À titre d’exemple, voici une liste de quelques modèles que j’ai utilisé ou utilise encore avec satisfaction (liste non exhaustive évidemment, car je suis loin d’avoir testé tous les modèles du marché) :

- Rozemeijer : Vertical Jigging 190

- AMS : Vertical Pro et Vertical 1 180

- Pezon et Michel : Invitation Jig M 180, Specialist Jig 190 M, Specialist Sinker Jig (plus « light » que la première) et Specialist Casting

- Sakura : Trinis TRS 602 MH et TRC 661 MH (spinning et casting, plutôt puissant mais pas trop raide), Antidote ANC 681 M (assez raide).

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